dimanche 9 juin 2013

Breathe

"God grant me the serenity to accept the things I cannot change, the courage to change the things I can, and the wisdom to know the difference."


Le mois de mars est presque fini. Je me sens bien, j'ai l'impression que la vie est belle et que je peux l'affirmer. Nelly et Marie-Claudine sont des amies géniales. Avec Nelly, on sort beaucoup. On va à presque toutes les soirées proposées, tout simplement parce qu'on souhaite vraiment en profiter. A chaque fois qu'on sort, c'est de plus en plus sympa. Nelly m'a fait rencontrer des gens adorables, je me rends compte que je ne suis pas invisible. Non, c'est décidé. Dans cette école, je refuse de faire partie du décors. Je refuse qu'en regardant les photos de soirées, les gens se demandent si j'étais dans leur école. Depuis le début de l'année, les gens connaissent mon nom. Il m'a finalement fallu peu de temps pour m'écarter de ceux qui me ramenaient dans le clan des invisibles. Les gens savent qui je suis, et ça me fait du bien.



Mercredi 27 mars. Comme presque tous les mercredis, on a un gros trou dans l'après midi. Cette fois-là, je décide de ne pas aller monter à cheval. Je ne sais pas trop pourquoi, peut-être avais-je envie de passer du temps avec Stan. Toute l'après midi, on a discuté. On parlait de son couple, je me rendais bien compte qu'il était malheureux. Je lui posais des questions, j'essayais de l'aider à identifier les problèmes afin d'agir en conséquence et de faire ce qu'il fallait pour que ça aille mieux. On a parlé pendant des heures, et plus on parlait, plus je me rendais compte qu'il ne ressentait absolument rien, que ce soit un sentiment amoureux ou amical, pour Agathe, sa copine. Je le faisais parler, je le faisais réfléchir, mais je faisais de mon mieux pour ne surtout pas l'influencer. Le soir même, il était décidé à mettre fin à son couple dans un futur proche. Il a revu Agathe, ça s'est mal passé. Le lendemain, il en discutait avec des meilleurs potes, qui, eux aussi voyaient bien qu'il était malheureux. Et le vendredi 29, il s'était séparé d'elle. Moi, j'étais à une soirée au Queen avec Bob Sinclar. Je suis allée dormir chez Mathieu, et le samedi matin j'ai rejoins Stan à la sortie des cours pour lui changer les idées et ne pas le laisser seul. On a fait du shopping, il avait vraiment l'air d'aller mieux et ça me faisait plaisir.

Vendredi 5 avril. Stan organise une petite soirée dans un bar avec sa meilleure pote Faustin et des filles de droit à Assas. Il y avait aussi Nelly, Mathieu et moi. J'étais contente de voir Stan se remettre à draguer, mais je pense qu'inconsciemment, je ressentais déjà une pointe de jalousie. Je ne le savais pas encore, et ça me soulageais de voir qu'il allait bien.

Dimanche 7 avril, je vais chez Stan pour la première fois. On travaille et on déconne bien. Je rencontre ses parents et son frère aussi, famille super cool, tout le monde est archi sympa. Constatant la montagne de boulot qu'on avait encore, Stan me propose de venir chez lui mardi après les cours et de rester dormir.

Mardi 9 avril. Après les cours, on va chez Stan. On bosse comme des fous de 16h à 4h du matin. Entre temps, j'ai eu Mathieu au téléphone. Une fois de plus, il me fait culpabiliser de ne pas partir avec lui à Londres. Une fois de plus, Stan me fait remarquer que je n'ai pas l'air amoureuse de Mathieu... Et une fois de plus, sans le dire, je sais qu'il à raison. Car il a vraiment toujours raison, ce Stan ;) Après le boulot, pour se détendre, on se met un film. Comme je n'allais pas très bien suite à mon coup de fil avec Mathieu, Stan me propose un massage. Musculaire au début, ce massage semblait vite se transformer en tendres caresses. De temps en temps, lorsqu'il me massait les cuisses, je sentais qu'il passait tout près, trop près, de la zone sensible... et je m'en voulais d'apprécier cela.



Mercredi 10 avril. Tout a chamboulé. Je suis gênée par ce que j'ai fais, je m'en veux vis à vis de Mathieu. Je le dis à Stan, et le soir, j'en parle à Vic sur facebook. Je n'avais juste pas prévu que Mathieu irait sur mon compte facebook pour lire toute ma conversation avec Vic. C'est le drame, il m'en veut de lui avoir menti, je lui en veux d'avoir trahie ma confiance et violé mon intimité. Ce que, ce soir là, je n'ai dis à personne, c'est que je sentais que je commençais à lâcher prise. Cela fait presque 10 mois que je connais Stan. En 10 mois, il est passé de l'inconnu au meilleur pote. Et là, je sens qu'il y a quelque chose d'autre. Je sais qu'on partage une proximité physique qui n'appartient qu'à nous, et même si je refuse de l'admettre, on s'entend très, voire trop bien. On ne se quitte plus. Il m'attire, physiquement. Je le trouve vraiment beau, j'aime ses yeux, la forme de son visage, ses lèvres, ses cheveux. Je l'ai tellement regardé que j'ai tout appris par coeur. Il me fait sourire quand il arrive, et même si je m'interdis d'y accorder de l'importance, je sais que je le fais sourire aussi. Je ne l'avouerai pas, mais je crois que les choses commencent à changer, notre amitié prend un nouveau tournant.

Samedi 13 avril. J'accepte enfin de revoir Mathieu pour qu'on se parle rapidement avant les cours. Je lui dis tout, tous mes doutes, tout ce qu'il se passe depuis des mois, mon absence de sentiments... tout. Sauf mes questions à propos de mon amitié avec Stan. Mais il refuse qu'on se sépare. On était dans un starbucks, le matin avant mon cours de finance. J'ai mal, je veux qu'il comprenne qu'il a été génial tout le long. Je voudrais qu'il comprenne et qu'il accepte... C'est trop dur. Dès que je le vois, je cours me réfugier dans les bras de Stan. Sa chaleur me rassure et m'apaise.

Dimanche 14 avril. Je ne veux pas lui parler, mais lui décide de venir me voir à Rueil pour qu'on discute. Je n'ose pas l'embrasser, j'ai l'impression de lui mentir quand je le fais. Après des heures de discussion, j'ai finalement accepté de lui donner une seconde chance... Même si, à ce moment là, je sais pertinemment que c'est déjà fini. Comment mettre fin à une relation de deux ans et demi ? c'est impossible. J'ai envie de m'évader, de tout mettre en pause. J'veux partir, ailleurs. J'en ai marre, je n'en peux plus. Je ne veux plus entendre parler de Mathieu ou de Stan. Je ne veux plus savoir tout ce que les autres pensent de moi. Ca m'est égal qu'ils considèrent que je suis faite pour aller avec Stan ! On me l'avait aussi dit avec Mathieu. Pour le moment, je suis avec Mathieu. Et c'est tout ce qui compte. Laissez moi trouver le bouton pause, je ne tiens pas le rythme, tout va trop vite... Et pourtant, je promets à Mathieu de lui donner une seconde chance.

Mercredi 17 avril. Nouvelle nuit chez Stan, à nouveau pour le boulot. En pensant fort à Mathieu, je suis allée dormir par terre. Je m'interdis de penser à Stan. Ca m'est égal qu'il soit beau, ça m'est égal qu'on s'entende bien. Je suis avec Mathieu, tout le reste ne compte pas. Le matin... j'ai froid. J'ai froid au coeur, j'ai besoin de quelqu'un. Et ce quelqu'un qui sait si bien me réchauffer le coeur, c'est lui, c'est Stan. Je grimpe dans son lit et je me blottis contre lui. Il me sert fort dans ses bras, comme s'il comprenait toute ma souffrance du moment. Comme pour me montrer qu'il me protège de tout le mal que l'on me fait, que je me fais. Il me protège, je n'ai plus rien à craindre, je me sens bien. Puis il me prend la main. Doigts entrelacés, je lui appartiens. Plus rien ne peut m'atteindre. J'oublis tout, je me rendors pour une petite heure. 

Samedi 20 avril, je vais voir Mathieu. Je n'ai pas envie d'y aller, et je le sais... mais je lui dois bien ça. On se retrouve à chatelet, il m'emmène au Sacré Coeur. Tout semble être à nouveau comme avant. Sauf qu'au fond, je sais que ce n'est pas le cas. On se ballade, on prend une glace, on marche  au soleil comme deux amoureux. Puis on rentre chez lui. Il avait préparé tout l'apart... Des bougies et des pétales partout. Petit pincement au coeur... J'aurais adoré, d'habitude. Mais ce jour là, ça me gène. Je me sens mal à l'aise. J'ai à nouveau l'impression de lui mentir. On prend un bain, un bain plein de douces odeurs, de bougies et de pétales de roses. J'essaie d'aimer ça comme c'était le cas avant, sauf que les choses ont changé. Je me serre contre son corps, comme si c'était la dernière fois. Je sens que c'est la dernière fois. Ce corps que j'ai tant aimé. Il me lit un poème qu'il m'a écrit. Je pleurs. S'il savait l'origine de ces larmes ! Elles ne viennent pas que de l'émotion, elles viennent aussi de toute la tristesse de mon âme. On dîne ensemble, notre repas à nous, japonais. Pendant tout ce temps, toute l'après midi, toute la soirée... je textote avec Stan. Lui il sait, il connaît ma peine et mon malaise. Il me dit bonne nuit quand je lui dis que je vais me coucher, en me disant que souvent, la nuit est très révélatrice. Je ne savais pas encore à quel point il avait raison.  

Dimanche 21 avril. Je me lève assez tôt le matin, je file, j'appelle Stan et je lui dis de venir me chercher à la gare. Longue nuit... Après des massages et des câlins, gros bug... je suis incapable de faire quoi que ce soir, blocage. Je ne veux plus de rapport sexuel avec lui, c'est fini, je le sais. Je ne le désire plus. Je pleurs, je pars réfléchir dans le salon. Il vient me chercher, on discute. Je pleurs et je lui dis tout ce qui me passe par la tête, je lui explique pourquoi je n'y arrive plus, je lui prouve qu'il n'y est pour rien mais que c'est comme ça... il a du mal à y croire. Il refuse d'accepter l'idée qu'on puisse ne plus être ensemble, il ne veut pas réaliser que c'est la fin. J'ai peur, j'ai peur pour lui, il ne veut pas essayer de vivre sans moi. Mais je sais qu'il le faut. Maintenant, j'arrive à le dire, je l'affirme, je cesse de me voiler la face, je ne suis plus amoureuse de lui. C'est un fait, ça arrive malgré moi, je ne peux que l'accepter et me rendre à l'évidence. On parle, des heures et des heures. On discute, on s'explique. Parfois on se comprend, mais finalement, Mathieu n'arrive pas à s'y faire, il n'imagine pas comment nos vies peuvent prendre des directions différentes. Il avait toujours vu son avenir avec moi, il ne s'imagine pas tomber amoureux d'une autre femme. J'étais son étoile, inespérée. Il me trouvait belle, intelligente, il n'arrivait pas à imaginer qu'il perdait son bien le plus précieux. Quand j'ai compris qu'il n'était pas capable d'accepter notre rupture, j'ai décidé de mettre fin à la conversation, et je suis partie. Blow me one last kiss. 

Ensuite, j'étais dans la voiture de Stan, encore en pleurs. Je n'arrivais pas non plus à réaliser que j'étais célibataire, et que cette si longue histoire venait de prendre fin. J'avais l'impression d'avoir toujours vécu avec lui, et donc que j'abandonnais la moitié de moi-même. J'étais sûre de moi, sûre de ne plus avoir de sentiments pour lui. Mais je n'avais pas imaginé un instant être seule... Heureusement, Stan était là. Il a toujours eu le meilleur rôle pour me soutenir, il est devenu indispensable quand ça ne va pas, parce qu'il est vraiment doué pour me remonter le moral. Je déjeune chez lui, je discute avec sa mère, adorable. Ensuite, on pars avec deux de ses meilleurs potes, Lucien et Geoffrey, à la manif. Ils sont super sympa, ça me fait vraiment du bien d'être avec eux deux et mon Stan. Il surveille, je le vois checker discrètement pour être sûr que je vais bien. Il déconne comme un fou, comme il sait si bien le faire. Ca me fait du bien, je me sens bien avec lui. Le poids que j'ai sur les épaules s'allège. On chante, sous le soleil, on crie, on se marre. Puis je le vois. Mathieu. Il me voit lui aussi, il vient directement me voir. Il me prend immédiatement dans ses bras, comme si de rien n'était... ce qui a eu pour effet de me faire fondre en larmes, une fois de plus. Je crois que je craquais complètement, parce que je commençais seulement à me changer les idées. Stan m'envoie un texto pour me demander si je veux qu'il le fasse partir, mais je lui dis non. Je sais que si c'est Stan qui le fait, ça passera mal. J'essaie de m'écarter de lui, je me jette dans les bras de Stan. Mais dès qu'il le peut, Mathieu m'attire vers lui. Puis je m'énerve, je lui dis que je ne veux plus le voir. Il finit par accepter de s'écarter. De deux mètres. C'est Lucien, un pote de Stan, qui finit par lui demander de s'en aller. Je ne l'ai plus vu de la journée. Stan a été oufissime, il m'a vraiment soutenue du mieux qu'il a pu. Le soir, je ne voulais pas rentrer chez moi. Il m'a proposé de venir dormir chez lui, j'ai accepté. Je ne voulais surtout pas être seule, j'ai trop peur d'être seule. Donc j'ai accepté. J'ai dîné avec sa famille, où tout le monde est vraiment adorable. Ensuite on est allés regarder un film. Pendant le film, j'étais tout contre lui, bien confortablement installée, blottie contre son corps, enfermée dans ses bras. Il me caressait avec une douceur que j'adorais. Il a fini par glisser ses mains sous mon t-shirt, puis sur ma poitrine. J'ai mis du temps, je le repoussais, puis j'ai fini par lâcher prise. Il m'embrassait dans le cou, il me rendait folle. Et moi je le provoquais en le caressant tout doucement... sur la dernière rangée d'abdos ;) Je voyais bien qu'il craquait, qu'il voulait me sauter dessus. Et même si je ne voulais pas, ça me faisait plaisir de voir qu'il me désirait. Mais je l'en empêchait, je tournais la tête pour qu'il ne puisse pas m'embrasser. Ce fut une nuit superbe, et je me suis vraiment rendu compte que j'étais dingue de lui, sur tous les points. J'ai réalisé que je me sentais vraiment trop bien avec lui, que je le trouvais magnifiquement beau, et qu'il était d'une douceur inimaginable avec moi. Et que je ne voulais vraiment, mais alors VRAIMENT pas le laisser le lendemain.


Lundi 22 avril. Mathieu me bombarde d'appels et de sms, il se sent mal, il a besoin de moi. Je refusais de répondre, il devenait fou. Il me disait qu'il savait que j'avais passé la nuit chez Stan... mais je n'y croyais pas. Stan me dépose à la gare de la Celle Saint Cloud vers 15h, je vais à maisons laffitte. J'y reste jusqu'à 22h. Quand je rentre avec Ordo, Mathieu m'attend à l'écurie... Grosse panique. Il veut discuter, mais je vois bien qu'il n'est pas calme, du coup je suis sur la défensive. Il m'attaque, je contre-attaque, et je sais que je le bats à ce jeu là. Je mens, je dis que je n'étais pas chez Stan. J'apprends qu'il m'a géolocalisé grâce à l'iPhone, la veille chez Stan, et le jour même à maisons laffitte. Je trouve ça flippant... je suis agressive, mais je pense que venir à l'équitation était la pire des choses à faire ! c'est l'endroit au monde où je me sens le plus libre, ou personne ne me connait, personne ne me juge. Je lui explique aussi que je n'apprécie pas le fait qu'il ait parlé de notre rupture à tous mes potes de Rueil. 


Jeudi 25 avril. Je retourne dormir chez Stan. Cette fois, je n'ai aucune excuse. Je sais que j'ai des sentiments pour lui, j'ai l'impression qu'il commence à en avoir aussi. Il m'envoie des signes qui sont trop évidents... Avant cela on s'était disputés. Il m'en voulais de laisser Mathieu me faire du mal, il m'en voulait de refuser de lâcher prise. Et moi je m'en voulais de tomber amoureuse de lui aussi rapidement, directement après avoir cassé avec Mathieu. Puis j'ai fini par me rendre compte que j'avais trop besoin de lui, peu importe que cela soit perçu comme un manque de respect pour Mathieu. Donc j'ai lâché prise. Il est venu me chercher à la gare, j'étais au téléphone avec ma cousine, Salomé. Je lui racontais tout. Puis je suis rentrée dans sa voiture, ça devenait un peu plus compliqué pour parler. J'ai fini par lui envoyer un texto pour lui expliquer le 'problème' que je ne pouvais pas détailler : "Le problème, c'est que je pars en troisième année, lui partira en quatrième. Ce qui fait qu'on ne va pas se voir pendant deux ans, donc même pas la peine de tenter une relation. Sex friend sinon, c'est bien non ? ^^". Mais en vrai, j'essayais juste de me convaincre qu'être amie avec lui ça me suffirait. Il faut dire aussi que je croyais sincèrement que lui ne voudrait pas se lancer dans une relation. J'avais une mauvaise image de lui, il m'en avait donnée une faussée. Je ne pensais pas que si peu de temps après sa rupture avec Agathe, il ait envie de se remettre en couple. Il avait l'air tellement motivée à l'idée de se remettre dans "le jeu", draguer à nouveau, avoir des histoires d'un soir ou autre. Je ne l'imaginais pas pour moi. Il a eu tellement de relations ! Et pourtant, je me trompais. On a passé une soirée de rêve chez lui. Il avait commandé des sushis, un vrai festin (je précise que c'est lui qui payais... O.o). On était tous les deux devant la télé, plus proches que jamais. Et par "proches", j'entends aussi qu'on était proches physiquement... j'étais tellement stressée ! je sentais ses lèvres se balader doucement sur mon visage... je tournais la tête discrètement, au cas où... Jusqu'à ce que le film - seigneur des anneaux - s'arrête. Il fallait mettre le deuxième DVD. Je me suis retournée, allongée sur le dos. J'ai levé les yeux vers lui. En un dixième de seconde, j'ai compris que j'étais prise au piège. Son visage était juste au dessus du mien. J'avais peur qu'on s'embrasse, mais je savais que je serais incapable de refuser un baiser de sa part. Donc je l'ai laissé faire. Quelle bonne idée ! C'était magique. Soirée parfaite, je me laisse allée. Trop tard pour revenir en arrière de toute façon ! J'abandonne, j'arrête de me voiler la face. Stan m'attire trop. Après une nuit de câlins dans ses bras, je comprends qu'on est ensemble. Genre, vraiment ensemble. Je fais semblant de ne pas être étonnée de l'apprendre. En fait, je n'avais pas compris qu'il voulait être avec moi comme ça. C'est seulement le matin, quand il a dit en souriant "les gens vont se marrer en apprenant qu'on est en couple aussi rapidement !" que j'ai compris. Et j'adorais cette nouvelle.



Malheureusement, tout n'a pas été parfait à partir de cette date. Mathieu a, une fois de plus, craqué mon compte pour aller voir mes conversations sur facebook. Il a lu que j'étais avec Stan, et ça ne lui a pas plu. Evidemment, il m'en veut énormément. Mais moi, je ne regrette rien, et jamais je ne pourrais lui faire croire que je regrette ce qui s'est passé avec Stan. Tout a été tellement dur pour moi ! Mathieu me faisait culpabiliser, à chaque fois qu'il me parlait, il me faisait pleurer. Je n'en pouvais plus, j'étais fatiguée, maigre et pâle. Je ne pouvais plus supporter ça. On s'est engueulés de nombreuses fois. Je finis toujours par croire que ça va mieux, mais en fait, il n'est pas prêt à l'accepter. Je comprends que ça puisse être horrible pour lui, et pour cette raison j'essaie de lui donner ses chances à chaque fois qu'il veut me parler. J'essaie d'être calme, compréhensive, et quand c'est possible, amicale. Mais il ne me facilite vraiment pas les choses, je finis par fondre en larmes et je lui demande de ne plus m'adresser la parole. On s'est revus deux fois ensuite, on a pu discuter plus calmement. Bien que certaine de ne plus être amoureuse de lui, je sais au fond de moi qu'il va vraiment me manquer. Je n'identifie pas vraiment la raison de ce manque, je ne sais pas si c'est lui, ou l'habitude et le confort. Il n'empêche que je le connais par coeur, et qu'on a vécu tellement de choses ensemble. Jamais je ne l'oublierai. C'est vraiment quelqu'un de bien. Je commence à comprendre pourquoi les ex ne peuvent jamais vraiment être amis, c'est trop difficile. Mais j'ai peur, j'ai tellement peur de l'avoir perdu à tout jamais. Il était tendre, doux et patient avec moi. Il a été parfait pour moi, il m'a donné confiance, il m'a aimée comme personne ne m'avait aimée avant. C'est quelque chose de si précieux ! J'espère infiniment que quelqu'un m'aimera à nouveau de cette façon un jour. Je n'ai pas profité de cet amour comme j'aurais dû en profiter, je ne me rendais pas compte à quel point ce cadeau était rare, fragile et précieux. 




Je respire enfin. Je crois. Je suis heureuse en fait, là est toute la vérité. Bien sûr, on dit que c'est toujours comme ça un début de relation, mais même. On s'entend si bien Stan et moi ! Je l'adore, j'adore passer du temps avec lui. Et je sais que lui aussi. Il est tellement mignon, à chaque fois qu'il me dit quelque chose de gentil, comme "je tiens à toi", ou "je commence à m'attacher à toi", il regarde ailleurs, sourit bêtement et fronce les sourcils. Oui, ça donne quelque chose d'étrange ! Comme il dit, ça lui "arrache la gueule" de dire ce genre de chose. Il n'aime pas s'ouvrir, se rendre vulnérable. Et pourtant il le fait, et ça me touche beaucoup. 


Jeudi 9 mai, il m'a dit qu'il m'aimait. Je n'ai pas pu le lui répondre ce jour là, je n'étais pas prête, et je savais que l'énervement l'avait un peu poussé à le dire. Il voulait me rassurer. C'était un peu risqué de ma part de ne pas le lui dire en retour. Nelly me disait que j'étais obligée de le lui dire, qu'il allait se braquer sinon. J'ai pris ce risque, et j'ai laissé les choses venir naturellement. Il a fini par me le dire une nuit après des câlins, tout doucement, tout tendrement. A ce moment là, j'étais prête. Je lui ai dis que je l'aimais, puis je me suis endormie dans ses bras, heureuse.


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