mardi 23 juillet 2013

Chears.



~ Come on, come on, put your hands into the fire. ~ 

Enfermée dans une belle douceur. Ainsi commence ma relation avec lui. Ma troisième relation. Ainsi commence l'histoire. Histoire ? Je l'espère. Le ciel est contre nous je crois, mais je pense bien qu'on s'aime malgré tout. "Tout", c'est peu dire. Il faut savoir qu'il n'est pas facile a vivre ce petit Stan !
Enfin bon. Je devrais commencer par dire qu'on a eu un très beau début tous les deux. Cela faisait longtemps que je n'avais pas connu un début de relation ! La période où on se découvre, où chacun parviens pas à pas à faire s'écrouler les barrières de l'autre. C'était tellement mignon. Encerclés par cette tendresse et cette attirance mutuelles, on apprend à avoir besoin des bras de l'autre. Dès le début, je sais que je l'aime. Je ne saurais pas dire si c'est tout simplement parce que je suis une fille, mais j'en étais sûre à partir de notre premier baiser, aussi simple que cela puisse paraître. Cela semble évident qu'on s'aime. Pas seulement pour nous, mais aussi pour les autres. Je sens qu'il m'aime, je le sais et il me le dit. 







Et puis on part à Londres tous les deux, on se lance dans la ˋLondon adventure' . Here we go ! Et quelle aventure. On ne part pas dans un pays lointain (genre, le Japon, ahum), ni dans une destination exotique. On va juste à Londres. Sauf que Stan n'a jamais été à Londres, et qu'aucun de nous n'a habité dans un autre pays avant cela. Et pour couronner le tout, éh bien on s’apprête à vivre deux mois ensemble, tout de même. 
On passe près d'une semaine dans un hôtel pourri, mais au moins on a eu le temps de se balader, de profiter de nos premiers jours à Londres. Ensuite, tout s'est enchaîné assez rapidement. J'ai eu mon entretien chez Harrods, j'ai été prise, on a commencé nos jobs. Lui dans le marketing, moi vendeuse. A partir de ce moment là, on n'avait plus vraiment de temps pour nous, étant donné que nous n'avions aucun jour de congé ensemble. Quel dommage ! On s'entend bien mieux quand on a du temps pour nous. Ces deux mois sont passés vite, finalement. Après un mois chez Harrods, j'ai travaillé en tant que caissière chez Zara. C'était chiant, mais c'est fini, déjà. Je finirai cette phrase par un grand OUF. 
En fait, j'en ai marre ! Je ne veux pas me plaindre, je sais que tout va bien, blablabla, qu'il y a des petits enfants qui meurent dans le monde, etc. 
N'empêche que j'en ai marre d'être ici. Je bosse uniquement pour vivre. Phrase qui peut sembler stupide, parce qu'en général, les gens bossent pour ça, vivre ! Mais moi je suis étudiante, les étudiants bossent pour avoir des petits extras, pour s'offrir des vacances, se lâcher sur les fringues, ou enfin les sorties avec les potes. Et moi, ici, je bosse pour payer mon logement et ma nourriture. C'est un peu déprimant ! La vie est tellement chère ici. De plus, on mange mal... Le fish&chips tout le temps était bien sympa au début, mais au bout d'un moment, je n'en peux plus. Je rêve de salades, de melons et de cerises ! 
J'en ai aussi marre de mes collocs. Personne n'est méchant, mais j'ai juste plus envie de les voir... Bien sûr, je ne parlais pas de Stan. Stan qui, d'ailleurs, est un sujet à aborder.  
Mon Stan chéri, si tu savais à quel point tu es dûr à vivre ! J'ai beau t'aimer de tout mon coeur, les efforts que je fais ne seront jamais suffisants. 

D'ailleurs, cela fait deux semaines que c'est vraiment dûr. Je pense qu'on en a tous les deux eu assez, qu'on a besoin de respirer. Ce qui, après tout, est plutôt normal après deux mois à vivre ensemble sans possibilité de voir d'autres gens, famille ou amis. J'ai du mal à supporter l'activité "clope-news", qui consiste à passer des heures sur le fauteuil - certes, confortable - du balcon, accompagné du portable/de la tablette/de l'ordi, à regarder les news. Je sais que je suis une inculte, n'empêche que les news, ça ne m’intéresse pas du tout. Ca m'est égal de savoir les nouvelles conneries que notre cher président à encore sorties, ou même d'apprendre qu'il y a eu de nouveaux affrontements en Seine Saint Denis. Allez vivre ailleurs, il n'y à pas de problème dans les Hauts de Seine... Enfin bref. Moi je passe du temps à parler à mes amis sur facebook, skype, whatsapp, mais je trouve ça nettement plus intéressant. Et je m'ennuie quand il lit les news ! c'est terrible. J'essaie de rester avec lui, pour profiter du temps qu'il nous reste, mais j'aimerais exclure la présence de tous ces écrans. Mais il a besoin de temps pour lui, comme il me le répète ci souvent. J'aurais préféré qu'il ait besoin de temps pour nous, cela dit.

J'ai peur pour l'an prochain en fait, c'est affreux, je n'arrête pas d'y penser. Je suis terrifiée à l'idée de devoir l'embrasser une dernière fois en septembre, sans savoir si c'est notre tout dernier baiser, ou alors seulement le dernier avant que l'on se retrouve. C'est tellement long un an, avec une telle distance, un tel décalage horaire, que je crois qu'on ne tiendra pas le coup. Et c'est tellement dommage, parce que je l'aime, je l'aime tant ! Malgré toutes les imperfections de notre couple, je sais qu'on se fait beaucoup de bien tous les deux. Il me brusque, me sort de ma bulle confortable, me force à m'ouvrir au monde. Et moi je l'apaise, je l'adoucis et je calme son côté sauvage. Je crois que doucement, il comprend que je ne compte pas l'enchaîner, ni lui interdire quoi que ce soit. Il se remet peu à peu de ses mauvaises expériences avec les filles. On est bien tous les deux en fait, je me sens bien dans ses bras, j'ai tellement de mal à accepter le fait de devoir les perdre.


Dois-je accepter bêtement que notre relation aura duré quatre mois ? Certains me diront que quatre mois, c'est déjà pas mal. Peut-être, mais lui, mon Stan, je l'aurais voulu pour plus que ça. Je veux lui laisser le temps d'imprimer sa marque dans ma vie, je veux lui laisser le temps d'avoir un réel impact sur moi-même. 
Mais après tout, si on survit à cette année, ce qui est déjà peu réalisable, aucune chance pour que l'on survive à deux années. 

J'voulais pas le laisser tomber. 



~ Say, oh just say forever, stay, if you stay forever, hey, we can stay forever young ~