mercredi 18 septembre 2013

You'll be ok. Just not today.



Cela fait bientôt deux semaines que je suis partie. Bientôt deux semaines que je me débrouille pour respirer malgré l'absence de mon Stan, mon oxygène. Cela ne fait même pas deux semaines, et pourtant, j'ai l'impression que ça fait des mois qu'il me manque. Il me manque, il me manque terriblement. C'est dur pour nous. J'ai peur qu'un jour, ça soit trop dur pour l'un de nous deux. J'ai peur que la distance nous fasse craquer. J'ai peur qu'on ne tienne pas le coup, qu'on ne supporte pas la douleur ou le manque.


When you're gone, the pieces of my heart are missing you. 
When you're gone, the face I came to know is missing too. 
When you're gone, the words I need to hear 
to always get me through the day 
and make it ok ... 
I miss you ~


Stan m'a emmenée à l'aéroport de Paris CDG en voiture. Heureusement qu'il était là, mon petit. Avec mes trois valises, je n'aurais rien pu faire. Il a été génial. Il me faisait rire pour me détendre, il me prenait dans ses bras le plus possible pour que l'on profite de nos derniers instants. Il était là pour me soutenir, alors que je savais qu'il souffrait aussi. Il m'a accompagnée jusqu'à la douane. Il était là jusqu'au dernier moment. C'était tellement affreux ! Je n'y arrivais pas, je ne pouvais pas le lâcher. Je voulais l'embrasser, encore et toujours, profiter de ses bras, de son odeur et de sa peau, tout ce dont je serais privée. Et pourtant, il a bien fallu le laisser, passer la porte en sachant que je n'allais plus le revoir.
Jamais je n'avais autant pleuré. C'était la première fois de ma vie qu'un au revoir me faisait autant souffrir. Je perdais tout. Mon coeur, ma joie, ma tendresse, mon Amour. Tout partait avec lui. Et pourtant, au fond, je savais que j'allais le retrouver. Lors de notre tout dernier baiser, je lisais un "au revoir" dans ses yeux. C'était presque un "à bientôt". En tout cas, il ne me disait pas à Dieu. Il voulait que je parte vivre pleinement mon aventure, mais il me rassurait, ses yeux me promettaient qu'il m'attendrait. 

Pendant le vol (à bord d'un A380, précisons le), j'étais à côté d'Albane, une fille de l'IESEG qui part aussi à Tokyo. Elle est super, très souriante et sa bonne humeur m'a bien aidée à tenir le coup.

Nous sommes arrivées à Tokyo, Narita airport, à 8h du matin. En France il était 1h du matin, autant dire que nous étions fatiguées. Après une sorte d'interview avec des japonais un peu trop motivés à l'idée de rencontrer des étrangers, nous sommes allées prendre le "bus limousine". C'est juste un bus en fait, ou alors le côté "limousine" s'est bien caché. Après deux heures de route, on arrive à Asakadai, quartier de Tokyo où est situé notre "dormitory". Nous avons eu la chance de tomber sur une autre exchange qui nous a aidées et montré le chemin. Elle s'appelle Sabrina, c'est une australienne. Heureusement pour nous, elle parle japonais et a pu nous traduire ce que disait le manager, qui ne connait pas un mot d'anglais. Les appartements sont très sympas, parfaits pour des étudiants. Pas le temps d'en profiter, il à tout de suite fallu partir faire des papiers avec les autres exchanges. Ensuite, direction ikebukuro, pour se balader et diner. Le soir même se déroulait une petite soirée avec d'autres exchanges. Albane et moi sommes parties assez tôt, accusez le jet lag.

Ensuite, je dirais que tout s'est enchaîné. Tous les jours, on avait quelque chose de prévu. On sortait, on visitait tel ou tel quartier de Tokyo, on faisait des courses, on allait diner, rencontrer du monde, etc. On a vu Rikkyo aussi, campus de malade. C'est vraiment génial comme endroit. Tokyo est une ville oufissime, les japonais sont les gens les plus serviables du monde et c'est vraiment un détail que j'apprécie énormément. Ca reste "WhatTheFuckLand", mais ce pays est génial. Je suis très contente que le destin m'ait amenée ici.

On l'aura compris, je m'éclate, je sors, je rencontre du monde, je découvre des endroits géniaux. Mais de l'autre côté il y a mon Stan, mon petit chéri que j'ai l'impression d'avoir abandonné avec ces lions de l'IESEG.

Il souffre. Je le sens, il ne s'en remet pas. Et pourtant cela fait bientôt deux semaines, ou devrais-je dire, seulement deux semaines. Il m'aime, il me le dit et le répète. Je voudrais qu'il soit heureux comme moi je suis heureuse ici, mais je vois bien qu'il souffre trop. Il a mal, il se sent affaiblit et vulnérable. Mon absence lui est insupportable, j'ai peur pour lui. Cela faisait quatre mois que je me préparais à ce départ et que je tentais de l'y préparer. Il refusait d'en parler, il refusait d'y songer. Mon départ a été un choc pour lui, il ne s'attendait pas à un tel vide. Il m'aime, je le sais enfin, j'en suis persuadée. Malgré ça, j'ai énormément de peine pour lui, je voudrais pouvoir l'apaiser, le prendre dans mes bras, l'embrasser tendrement, oublier le reste du monde dans la chaleur de son corps.



Stanislas de Scorraille, 16/09/2013

Ma doudou, 




je sais très bien ce que je t'ai fait subir cet été. Je sais que ça a été dur, que j'ai été difficile à vivre et aujourd'hui je m'en veux. Je m'en veux car tu es la chose la plus précieuse pour moi et je m'en rends compte maintenant…

J'ai essayé pourtant à ce moment là de faire des efforts, insuffisant je ne peux que le constater… J'ai eu une période ou j'étais mal cet été, tiraillé entre ne pas te montrer que je souffrais pour te rassurer et prendre des distances pour me protéger. Malheureusement, je n'ai pas bien géré la situation qui était inédite pour moi. Je m'excuse et je voudrais que tu saches que je regrette. Je m'en veux de pas t'avoir dit et montrer à quel point je t'aimais… 

Maintenant, tu es à Tokyo, loin de moi. C'est un vide immense et irremplaçable pour moi. Je suis perdu, mes amis comme ma famille s'inquiète sans me le dire parce qu'ils voient que je ne suis pas bien. Je ne suis plus aussi joyeux et spontané que je le suis normalement. Je fais plus toutes mes blagues idiotes et mes commentaires limites… Je suis préoccupé. J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose et que je sois impuissant face à ça, peur de te perdre car je sais très bien que je n'ai pas été le meilleur des copains et que un an sans moi c'est long. Un an qu'avec des gens nouveaux et des mecs… Je te fais confiance, ici n'est pas le débat, tu m'as prouvé que tu m'aimais. J'ai juste une peur immense et incontrôlée de te perdre. J'ai aussi peur que tu te rendes compte qu'il y a mieux que moi.

J'ai vraiment été nul et je ne me reconnais pas dans mon comportement de cet été. Mon seul souci au final était de te protéger mais je l'ai mal fait.

Ce n'est vraiment pas facile pour moi.


Je me protège aussi encore énormément, ça a été le cas cet été. Là je me découvre, la distance ça m'aide. Tokyo a aussi des avantages pour nous en fait.

Mais la distance me rend triste et tendu. Je souhaite juste être rassuré, je sais que tu en fais beaucoup et que j'en demande beaucoup aussi mais j'en ai vraiment besoin. J'essaye de tout faire pour te montrer que je tiens à toi, messages comme tu le voulais, skype 2 fois par semaine comme tu le voulais, et je t'envoie même des photos de moi alors que je n'aime pas ça et que je ne l'avais jamais fait auparavant… J'essaye aussi de contrôler ma jalousie qui n'est pas excessive je pense, c'est encore une fois une preuve d'amour mais celle-ci en parie maîtrisé. C'est peut-être rien pour toi, mais pour moi c'est énorme tout cela.


J'ai besoin de savoir que tu es là, que tu me rassures et de savoir tu me soutiennes quoi qu'il arrive et quoi que je fasse. Tout cela je le fais déjà pour toi, tu ne t'en rends peut-être pas compte mais je le fais, pas toujours bien mais j'essaye de m'améliorer.


Il y a encore plein de résistances que je garde. Une épaisse couche de ma carapace est tombé, toujours prête à se reformer malheureusement, mais une autre est toujours présente. Si tu veux que cela tombe complètement j'ai besoin de ses trois choses. Si je me vexe aussi facilement, c'est parce que ce que tu me dis je le prends tout de suite pour moi comme ton avis compte. Si je suis attentif au moindre détail et qu'un rien peut me mettre mal c'est parce que tu comptes.


Enfin, il n'y a pas de mauvais ou de bon rôle entre nous. On a chacun nos moment, on est désagréable avec l'autre pas de la même manière etc.. Et c'est normal et important, si on était pareil ça serait pas drôle et pas sûr qu'on s'aimerait !


J'espère que mon message ne va pas t'attrister ou te faire de mal et qu'il est clair car je t'avoue que je dors pas très bien en ce moment et cette nuit je ne trouve le sommeil que maintenant…

Je te livre mon coeur, prends en le plus grand soin...

Ton chéri qui pense à toi constamment, qui t'embrasse tendrement, qui te serre fort contre lui, qui t'aime de tout son coeur.



Il a tellement changé, il a tellement fait d'efforts pour moi. C'est le cadeau le plus précieux que j'ai eu de sa part. Il est là pour moi, présent comme il ne l'a jamais été. Je plane sur mon petit nuage, j'ai l'impression que malgré toutes nos douleurs dues à la distance, mon couple est parfait. Je l'aime, il m'aime. Il se bat pour moi, pour devenir le copain dont j'ai toujours rêvé. Un Stan qui me dit qu'il m'aime, que je lui manque. Il me le dit, il me le répète tout comme moi je lui dis et répète. J'ai enfin l'impression que nous avons trouvé cet équilibre. La distance me bouffe de l'intérieur, mais elle le renforce. Everything happens for a reason. Je crois qu'il avait besoin de ça, de cette séparation brutale et douloureuse, pour se rendre compte qu'il n'avait pas été assez présent pour moi et que j'avais désespérément besoin de preuves de son amour. J'avais besoin d'être rassurée, non pas uniquement avec des "je t'aime", mais avec beaucoup plus. J'avais besoin de savoir ce qu'il avait sur le coeur, j'avais besoin de croire qu'il m'aimait autant que moi je l'aimais. Qu'il souffrait autant que moi je souffrais quand il n'était pas là. Que je lui manquais autant qu'il me manquait... Mais je pense que ce n'était pas le cas. Il n'avait pas vraiment besoin de moi à l'époque. Je l'avais étouffé en étant avec lui pendant deux moi. Il avait besoin qu'on se rapproche petit à petit, et ces deux mois à Londres lui ont fait peur. Il avait peur quand je lui exposais mes sentiments. Peur que je parle de lui au futur. Il refusait de s'imaginer un futur, j'avais même l'impression que l'idée d'un avenir (proche ou lointain) avec moi le dégoûtait. Et ça me faisait tellement souffrir.

Maintenant il a compris qu'il a lui aussi besoin de moi. Mon amour n'est pas à sens unique, je lui manque. Et tous ces mots doux, tous ses efforts me font tellement de bien. Il est là, toujours ! Il pense à moi tout le temps, alors que je ne l'en croyais pas capable. Je suis à 10 000 km de lui, mais il me fait enfin passer en priorité. Cette priorité tant recherchée !

A partir du moment où il m'a embrassée, à partir de la seconde où il a posé ses lèvres sur les miennes, il est devenu ma priorité n°1. Il était tout, tout pour moi. La personne que j'aimais, en qui j'avais confiance, sur qui je comptais. Il était la personne la plus importante au monde à mes yeux. Je voulais l'aimer de tout mon coeur et lui apporter toute la douceur dont il avait besoin. Je voulais apaiser son esprit perturbé. Ce petit Stan est tellement fragile ! Derrière ces gros bras, ce joueur, cette grande gueule, il y a un petit homme couvert de cicatrices. Il est fier de son expérience, de ses expériences. Mais moi je pense qu'elles l'ont blessé à vif. Il ne se respecte pas suffisamment, il sous-estime sa propre valeur, ou la valeur de son corps. Je suis d'accord que l'expérience, ça forge, mais je pense qu'il a eu trop de douleurs. Il a essayé, à plusieurs reprise, de changer. Il a voulu modifier son caractère pour être mieux. Et ces efforts n'ont servi à rien, il a à nouveau été trop blessé. Il s'est senti utilisé, manipulé.



Je veux être celle qui lui permettra d'être à nouveau naturelle, celle en qui il fera confiance. Je suis prête à tout pour lui tellement je l'aime. Je veux qu'il se sente bien avec moi, qu'il comprenne que je ne souhaite que son bonheur. Je veux qu'il comprenne enfin à quel point c'est un homme génial. Je sais que j'ai raison sur ce point là, c'est quelqu'un de génial. Malheureusement il ne le sait pas. Il ne se rend pas compte de sa valeur. Plein de gens ne l'aiment pas, ou n'aiment pas son caractère. Ses blagues débiles, son humour limite, sa façon se vouloir être le leader puis de tout laisser tomber ensuite. Son sale caractère ou son égoïsme peut être. Mais quand on commence à vraiment le connaître, on se rend compte qu'il a juste trop souffert. Il est extra, vraiment. Il s'est juste laissé abîmer par le temps, il s'adapte à des gens qui ne l'ont jamais mérité. Il est sorti avec des filles qui ne lui arrivaient pas à la cheville. Il est tellement génial qu'il mérite une fille géniale, et c'est ce que j'essaie de devenir pour lui. Je suis prête à tout changer dans ma façon d'être, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour devenir la copine qu'il mérite. Mais en ce moment, le challenge est d'autant plus important qu'il a trop de séquelles. Il est encore méfiant, il ne m'accorde pas son entière confiance et a peur d'être manipulé. J'ai peur de ne pas être capable de changer tout ça, mais j'essaierai quoi qu'il arrive. Je veux mériter cet homme, j'ai tellement de respect pour lui. Je veux mériter tous les efforts qu'il fait pour moi. Il pense à moi, il se force à être le copain dont j'ai toujours rêvé. Il me dit qu'il m'aime et bien plus encore, il me répète sans arrêt que je lui manque, il m'envoie des textos dès qu'il a une seule seconde de libre, il sacrifie des aprem entières pour pouvoir me skyper parce qu'il sait que j'en ai besoin. Il fait tout ça pour moi, je lui en suis infiniment reconnaissante. J'ai encore du boulot, un long chemin à parcourir pour devenir la copine qu'il mérite. Je ne sais pas si je suis à la hauteur, mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour le devenir et pour, je l'espère, effacer peu à peu toutes ses cicatrices qui lui gâchent la vie. Le challenge est de taille, mais l'enjeu est tellement important que je suis prête à tout.

Je l'aime, ce gamin qui souffre <3

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