dimanche 6 janvier 2013

Love is dangerous.



It wouldn't hurt if I didn't love you that much.


Abir, mon tout petit, mon bébé cheval, ma douceur. 1m55 au garot et plusieurs centaines de kilos de muscles, cette bête toute en puissance qui m'attendrit tant représente beaucoup de choses. Je sais qu'on ne compare pas l'Amour à la relation qu'une jeune femme peut avoir avec un petit cheval, mais moi je respire à travers tout ce que je fais de différent, je ne suis pas comme les autres, je ne prétends pas le devenir et je n'essaierai pas, ni mieux ni moins bien, je pense juste être moi. Et ce moi a été blessée par son petit cheval. Ce qui me voient tous les jours l'ont vu, je suis rentrée chez moi trempée, couverte de bleus et avec un pied qui a doublé de volume. Ma mère m'a aussi vu pleurer. Elle, elle aura surement compris que ce n'était pas la douleur physique qui me faisait pleurer. J'étais blessée intérieurement, vexée, déçue. Celui que j'aime tant m'avait fait beaucoup de mal, un mal que je ne méritais pas. 




Cela fait deux ans que je suis avec mon Mathieu, et un peu plus de deux ans que j'ai oublié le sentiment horrible qui surgit lorsque que l'ont croit que notre amour est a sens unique. Pourtant, cette sensation s'était emparée de mes pensées pendant des mois et des mois, lorsque j'étais plus jeune, j'avais appris à aimer sans espoir d'être aimée, j'avais appris à me passer de ce cadeau. De toute façon, pour moi le plus important n'a jamais été d'être aimé. On est heureux lorsqu'on aime et qu'on donne, bien plus que lorsqu'on est aimé et qu'on reçoit. Mais j'avais oublié. Ma bête, mon bébé cheval avait décidé qu'il n'accorderait plus sa confiance à l'homme. Être de caractère, Abir n'a jamais accepté cette relation dont tous les autres chevaux dépendent. Ce fier Arabe de sang pur montrait son sale caractère et refusait la domination de l'homme. Alors pourquoi m'avoir acceptée ? Une complicité née dès les premiers contacts, une compréhension et un partage qui nous semblait évident. Mon petit cheval avait décidé que ça serait moi, sa deuxième maîtresse, et personne d'autre. Ravie, flattée et fière de moi, je l'ai remercié en l'aimant comme j'ai pu. 


Puis un jour, il en a eu marre. Il a arrêté de faire confiance à ses deux cavalières, et il a décidé de nous faire du mal. Malade, morte de froid, boitant, je ne comprends pas. J'essaie de m'en vouloir, j'essaie de me prouver à moi même que je me suis mal occupée de lui, mais c'est faux. Je n'ai rien fait de mal, c'est cette petite bestiole qui est responsable de tout et qui m'a fait mal sans raison. Un sentiment enfoui, caché et oublié qui remonte à la surface. C'est parce que je l'aime que ça m'a fait tant de mal. Cela fait 13 ans que je monte à cheval, j'ai eu beaucoup d'accidents. Celui-ci était sans doute le plus grave et le plus dangereux, mais j'ai quand même vécu de nombreuses aventures qui m'ont mis en danger avec un cheval. Sauf qu'en général, cela se passait avec un cheval que je ne comprenais pas, un animal avec lequel je n'arrivais pas à communiquer, et donc que, bêtement, je décidais de ne pas aimer. Mais Abir, je l'ai aimé dès que je l'ai vu. Mon petit coup de foudre était venu à moi. Je n'ai pas été si surprise en apprenant que j'étais la seule autre personne qu'il acceptait sur son dos, puisque je l'aimais déjà, cela paraissait évident qu'on s'entendrait bien. On a tout réussi lui et moi. Tout était parfait avant cette crise. J'aurais voulu ne pas l'aimer, ça aurait été simple. Un coup de fil à l'autre proprio, désolée je ne peux plus marcher, je ne viendrais pas monter demain. D'ailleurs, je pense que je ne viendrais plus du tout le monter, ce cheval est beaucoup trop dangereux, la gérante de l'écurie à raison. Mais non, je suis revenue, je me suis accrochée, et il a recommencé à me mettre en danger. Et je prendrai à nouveau le risque, jusqu'à ce qu'on se comprenne à nouveau.


Je raconte tellement de choses inutiles en fait. C'est juste que je suis difficile à comprendre, parce que je parle de ce cheval comme d'une métaphore, mais peut être que personne ne la voit. J'ai tellement souffert dans le passé, parce que l'Amour est la chose la plus horrible que ce monde ait crée. Beau, tendre, doux, puissant et attirant, l'Amour est capable de transformer l'homme et de lui faire faire d'horribles choses. Mais plus que tout, l'Amour est le sentiment qui apporte le plus de douleurs depuis la nuit des temps. Parce que l'homme est faible et qu'il accroche son désespoir à tout ce qui est plus puissant que lui, l'homme est dépendant de l'Amour. Sauf que finalement, aimer, c'est se rendre plus vulnérable que jamais. On ne pourrait pas tant souffrir si on n'aimait pas. C'est une chose que je ne comprends pas. N'y aurait-il pas d'autres moyens pour nous faire comprendre que notre Amour est incomplet, inapproprié ou vain ? Je n'ai pas 20 ans, mais j'ai assez aimé pour comprendre que le vrai Amour provient de celui qui nous aura fait plus sourire que souffrir, et ça, une seule personne a réussi. 





J'ai mal pour tous ceux qui n'ont pas encore cette chance, et je plains ceux qui aiment sans être aimés. Car dans notre faiblesse, nous les hommes avons besoin de signes pour comprendre que nous faisons le bien.












~ You're watching me rebel, believing stories only hearts can tell ~ 

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